Dyslexie handicap : comment considérer ce trouble ?
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On entend parfois que la dyslexie est une maladie associée à des questions telles que «au fait, tu es toujours dyslexique ?!». Même si la connaissance de la source de ce trouble spécifique des apprentissages est encore aujourd’hui limitée, des avancées ont été obtenues depuis plusieurs années en termes de reconnaissance du trouble et de couverture juridique.
La dyslexie est-elle une maladie ou un handicap ?
La dyslexie n’est pas une maladie à proprement parler. Ce trouble appartient au groupe des troubles neurodéveloppementaux. Il s’agit d’un dysfonctionnement du cerveau qui empêche de lire et écrire aussi bien que des individus non dys. Le trouble peut être plus ou moins impactant et peut induire des difficultés de mémorisation, de concentration ainsi qu’une lenteur dans certaines tâches. Le niveau de sévérité du trouble peut varier en fonction des individus, mais il est impossible à guérir. La dyslexie comme la plupart des troubles dys peut être compensée en partie avec le temps grâce notamment à une rééducation orthophonique, mais il ne pourra jamais être totalement guéri. La dyslexie dure toute la vie. Aussi, il faut apprendre à vivre avec en mettant en place des stratégies de compensations pour pouvoir résoudre les problèmes.Dyslexie dysorthographie et handicap
En pratique la dyslexie et la dysorthographie peuvent constituer un réel handicap. En effet, dans notre société et ses différentes instances, la capacité à mobiliser le langage écrit et oral est fortement valorisé. À la fois à l’école, où l’on est évalué sur le niveau de lecture, écriture, compréhension… et dans le cadre professionnel où un email truffé de fautes d’orthographe sera perçu comme irrespectueux ou au mieux désintéressé. Les personnes dyslexiques et dys sont régulièrement doivent faire face à leur difficulté, donc à leur handicap. Ce sont donc les troubles dys qui placent les personnes dys en situation de handicap face à des tâches qui sont aisées à d’autres individus.
La dyslexie est reconnue depuis 1991 par l’OMS. En France, la dyslexie entre dans le champ du handicap depuis la loi de 2005. Aujourd’hui, la dyslexie a sa place au sein des troubles spécifiques des apprentissages reconnue par la MDPH. Cela fournit la possibilité aux personnes dyslexiques de faire évaluer l’impact de leurs troubles et s’ils sont éligibles, de bénéficier d’une reconnaissance de handicap. Au même titre qu’un handicap moteur, comme par exemple un individu qui n’aurait plus l’usage de ses jambes. Sous certaines conditions, les individus dyslexiques peuvent faire l’objet d’une reconnaissance de handicap auprès de la MDPH.
Aujourd’hui, il faut garder à l’esprit que peu de personnes dys bénéficie d’une reconnaissance de handicap. La plupart des cas de reconnaissance de handicap concerne des élèves ayant des comorbidités comme une dyslexie qui s’additionne à un TDA/TDAH ou bien des troubles multidys. Enfin, la sévérité du trouble est aussi une raison d’engagement de la procédure de reconnaissance auprès de la MDPH.
Que permet la reconnaissance de handicap ?
La démarche permet notamment de prétendre à :
- l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé AEEH et éventuellement son complément AEEH
- un accompagnement spécialisé (AVS, AESH ou EVS)
- une aide humaine et du matériel pédagogique adapté
- une orientation dans un établissement spécialisé (IME, ITEP, SESSAD)
- éventuellement une allocation de financement du transport
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Un handicap invisible
Les troubles dys font partie des handicaps invisibles. A la différence d’un fauteuil roulant par exemple, on ne les perçoit pas forcément au premier abord. Le handicap invisible représenterait environ 80% des handicaps déclarer.
Comme ces handicaps sont invisibles, le grand public ne les perçoit pas et du coup ne les comprend pas.
La reconnaissance de handicap chez l’adulte dyslexique ?
Dans le cadre professionnel, l’adulte peut faire la démarche de demande de Reconnaissance en qualité de Travailleur handicapé (RQTH) qui ouvre droit à un aménagement du poste et de l’environnement de travail. L’objectif est de limiter l’impact du trouble sur les missions professionnelles. On peut, par exemple, organiser un poste de travail adapté aux difficultés de la personne dys. Des outils et prises en compte particulières peuvent être mis à disposition par l’entreprise. Ces outils spécifiques qui permettent de contourner le trouble peuvent être mis à la disposition de la personne en situation de handicap. Par exemple, un logiciel pour les dyslexiques qui facilite la lecture/écriture (correcteur orthographique, dictée vocale, synthèse vocale…). Tous les dyslexiques sont différents et n’ont pas forcément besoin des mêmes aménagements. Il est nécessaire de dresser un bilan précis des besoins et des difficultés rencontrées pour définir quelles seront les actions à mener et les outils à déployer.
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Un commentaire
Bonjour
Je suis choqué de découvrir ça seulement à 46 ans que je suis dislexique.