Qu’est ce que la dyslexie ?
Publié le |
Vous avez forcément autour de vous plusieurs personnes dyslexiques ou atteintes de troubles dys. Peut-être que ces personnes elles-mêmes n’en sont pas conscientes ou restent volontairement discrètes quant à leur situation… Quoi qu’il en soit, il y a bien assez de dyslexiques pour que ce mot reste trop souvent flou et mal employé ! En effet, environ une personne sur dix est dyslexique. C’est un trouble plus fréquent qu’il n’y paraît. On me pose souvent la question, « Qu’est-ce que la dyslexie exactement ?». Quand on est dyslexique on fait des fautes d’orthographe ? On a du mal à lire ? On fait des inversions de lettres ? C’est une maladie ? Un handicap ? Je vais essayer de répondre à ces questions et de donner quelques précisions sur ce trouble.
« Dyslexie », un mot banalisé :
Combien de fois ai-je entendu dire : « je dois être dyslexique !? » Alors que la personne vient de faire une erreur d’élocution ou qu’elle commet tout simplement une impropriété.
C’est agaçant d’entendre ce mot cité à tout bout de champ, ce qui le banalise. Pourtant ce trouble n’est pas aussi facilement repérable que cela. Sans doute parce qu’il est encore mal connu. Il doit faire l’objet d’un diagnostic précoce pour que le patient soit pris en charge et accompagné. C’est la condition pour tenter de contourner sa dyslexie et l’accepter. Car l’accepter sera déterminant pour envisager l’avenir plus sereinement !
La dyslexie c’est quoi ?
Pour répondre à la question « Qu’est ce que la dyslexie ?« , il faut comprendre que ce trouble fait partie du groupe des troubles neurodéveloppementaux (TND).
Ce groupe se décompose en trois catégories :
- Troubles Spécifiques des Apprentissages (TSA)
- Troubles Spécifiques du Langage et des Apprentissages (TSLA)
- Troubles Spécifiques du Langage écrit (TSL)
Il faut arriver à s’y retrouver dans toutes ces appellations !
Communément, on appelle ces troubles « DYS » par commodité mais c’est aussi une façon d’évoquer le dysfonctionnement du cerveau. Il va falloir s’accrocher car même si on dit très souvent à un élève DYS qu’il est aussi intelligent que les autres, le terme « DYS » ne véhicule pas forcément que du bon !
Concrètement, les difficultés sont persistantes et empêchent de :
- Repérer, comprendre, reproduire les symboles du langage écrit (lettres, ponctuations, signes, etc)
- Percevoir et manipuler les sons qui vont composer les mots
- Lire sans buter sur les mots
- Développer un lexique riche de vocabulaire indispensable pour communiquer.
Sans compter la lenteur, la fatigabilité, les difficultés de mémorisation, de concentration, de latéralisation ou d’orientation spatiale et de visualisation….
L’apprentissage de la lecture et de l’orthographe :
Cette dyslexie bouleverse l’apprentissage de la lecture et de l’orthographe. De plus, elle perturbe la compréhension des textes et impacte les apprentissages scolaires voire la vie quotidienne et sociale. S’il est difficile de donner une définition exhaustive de la dyslexie, c’est parce que les individus sont tous différents. Forcément les dyslexiques partagent des caractéristiques entre eux, mais le degré, la nature et la variété des difficultés ne sont pas toujours les mêmes.
Ce que la dyslexie implique :
Contourner ces difficultés impose au dyslexique de faire des efforts permanents. Cette lutte le fatigue et par conséquent, sa productivité et sa réactivité s’en ressentent. Sa concentration devient défaillante, sans parler de la perte de confiance générale occasionnée par toutes ces difficultés cumulées… Par ailleurs, l’apprentissage de langues étrangères présente des difficultés majeures.
La newsletter des parents d’enfants Dys
Qu’est ce que la dyslexie ? Une vieille voiture ?
Si la dyslexie était un objet, ce serait une vieille voiture mal entretenue :
– Un réservoir d’huile moteur qui fuit. En effet, un dyslexique a une mémoire déficiente quand il s’agit d’apprendre ses leçons (il apprend et croit retenir puis le lendemain a tout oublié)
– Un réservoir d’essence de faible contenance avec lequel il ne peut réaliser que des courts trajets. En effet, le dyslexique se fatigue très rapidement à la tâche, ce qui nécessite des pauses fréquentes et qu’il fasse le plein du réservoir.
– Dont les pneus sont à moitié gonflés. Il avance bien moins vite que les autres voitures. Bien entendu, les dyslexiques sont souvent plus lents pour toutes les tâches qui demandent de lire ou un passage à l’écrit…
– Sans confort, sans autoradio, car lorsqu’il conduit, il ne peut faire que ça. Cela correspond à la double tâche et à la surcharge cognitive que peut ressentir un dyslexique auquel on demande de lire et de prendre des notes en même temps.
Quant à l’absence de dyslexie, ce serait une voiture toute neuve qui peut parcourir des centaines de kilomètres à toute vitesse.
Comment peut-on se sentir bien lorsque l’on conduit un tacot qui a en plus une contrainte de temps pour arriver à destination ?
C’est très facile de perdre confiance en soi lorsque l’on voit les autres avancer beaucoup plus vite alors que le dyslexique est lui-même au maximum de ce qu’il peut faire.
Le trouble de dyslexie peut en cacher un autre
La dyslexie peut être associée à d’autres troubles « Dys ». Parmi les troubles des apprentissages scolaires, la dysorthographie arrive en premier. Mais d’autres arrivent après comme la dysgraphie ou la dyscalculie.
Ensuite, il y a les troubles DYS qui vont toucher :
- le langage oral : la dysphasie
- la coordination du geste : la dyspraxie
- la mémoire : la dysmnésie
- les fonctions exécutives : syndrome dys exécutif
- les fonctions visuo-spatiales : troubles visuo-spatials
- l’attention : le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA- TDAH).
Une même personne peut avoir plusieurs troubles « DYS » (on dit alors qu’elle est multi-dys) ce qui peut rendre sa vie encore plus compliquée.
Etre dyslexique ne signifie pas forcément que l’on va tomber dans l’échec scolaire ou obtenir toujours de moins bonnes notes que les autres.
Mais il est clair que le diagnostic, la prise en charge, sa reconnaissance par les autres et son acceptation par soi-même ainsi que l’entourage seront déterminants pour permettre au dyslexique de trouver sa place.
La langue française est un casse-tête pour le dyslexique. Le défi, c’est de trouver des techniques, des outils, des moyens de contournement, des astuces qui permettront de contourner ses difficultés.
A la question « Qu’est-ce que la dyslexie exactement ? », qui est un dysfonctionnement du cerveau qui impacte la lecture et l’écriture, vous pourrez préciser ses conséquences : perte de confiance en soi, manque de concentration et de motivation, phobie scolaire…
5 commentaires
Être parent d enfant dys aussi est un véritable casse-tête. Après avoir accepté cette nouvelle, c est un accompagnement au jour le jour qui peut être extrêmement fatiguant car c est essayer de comprendre les stratégies de contournement mis en place par son enfant ou en trouver parfois avec lui! Mais quelle victoire de voir son enfant revenir heureux et confiant de sa journée d’école !!!
Oui.. l’accompagnement peut paraitre long et laborieux pour les parents mais de notre point de vue d’enfant c’est aussi ce qui nous porte !
Je ne suis pas parent d’un enfant « Dys ».J’ai simplement sur mon parcours professionnel des enfants qui après quelques années ont été diagnostiqués : « dyslexiques ». La réponse institutionnelle est de proposer une AVS qui la plupart du temps ne connait pas la dyslexie et donc n’est pas d’un secours adapté à l’élève dyslexique. Que proposez-vous aux parents qui ont des enfants tardivement diagnostiqués évidemment en dehors d’un suivi orthophonique? Sans compter que souvent en classe il n’y a pas les aménagements pédagogiques réellement mis en place.
Tout d’abord l’AVS/AESH n’est pas une solution universelle pour tous les
Dys. Il me paraît essentiel qu’une fois le diagnostic posé, soit dressé
un bilan précis des besoins de l’élève ici dans son cadre scolaire
puisque c’est cet aspect de sa vie que vous évoquez. C’est en partant de
ses besoins précis que l’on pourra ensuite dresser la liste des
adaptations pédagogiques et autres dont l’élève a besoin (aide humaine,
orientation scolaire, aides techniques..). Pour les adaptations
pédagogiques, il faut reprendre matière par matière ; chaque situation
(transversale par ex) où l’élève est mis en difficultés pour bien
comprendre là où il sera possible d’agir et de lui apporter de l’aide.
Il est clair que les enseignants doivent être formés et que c’est un
point essentiel du dispositif. Les parents sont souvent démunis eux
aussi. Il me semble qu’un élève diagnostiqué tardivement doit s’appuyer
sur l’outil numérique. Certes il ne fait pas tout mais il peut aider à
surmonter certaines difficultés majeures du dyslexique (amélioration :
de la production d’écrits ; de la lecture ; fatigabilité ; concentration
etc.). C’est un gros investissement pour l’élève avec un apprentissage
pratique et une volonté affichée de l’utiliser en classe à terme
(évaluations, DST, examens blancs). Dans l’idéal, afin d’aider l’élève a
utiliser son ordinateur en classe (on voit beaucoup de réticences des
adolescents) il faudrait que les enseignants puissent bien préparer la
classe à accueillir ces pratiques au sein de la classe, comme les autres
élèves a accepter ces différences. Malheureusement c’est souvent l’élève
tout seul qui doit faire face aux regards de ses camarades et qui se
sent différent à un âge où ont veut tous être semblables ! Pas simple …