Dyslexie exemple : écriture, lecture, parcours type…
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Dans cet article je vais essayer à travers plusieurs exemples de vous donner un aperçu le plus fidèle possible de la réalité que peut impliquer une dyslexie/dysorthographie. Ce trouble qui touche une partie non négligeable de la population est encore trop méconnu.
Quelques exemples pour bien comprendre les effets de ce trouble…
Exemple de ce qu’un dyslexique voit quand il lit :
A travers quelques exemples, nous allons essayer de vous montrer ce que perçoit un dyslexique quand il lit. Il est inexact de penser que vous allez voir exactement ce que voient tous les dyslexiques. Les dyslexiques ont chacun leur trouble spécifique et il est compliqué pour eux d’exprimer clairement ce qu’ils voient pendant la lecture.
L’objectif est ici plutôt de vous donner une idée de la perception d’un dys quand il lit.
Exemple 1 :
Exemple 2 :
Exemple 3 :
Beaucoup de témoignages de la part des personnes dyslexiques concordent à dire que lors de la lecture, leur perception est un peu perturbée. Les lettres et les mots peuvent paraître désalignées, se mélanger, s’inverser… il peut y avoir une réelle difficulté à regrouper les caractères d’un mot, les mots des phrases, les lignes des paragraphes. Chez beaucoup de dyslexiques, on retrouve la même idée de mouvement des lettres ou des mots ce qui les rend difficiles à déchiffrer et découragent lors de la lecture.
Pour vous donner un exemple de ce que ressent un dyslexique lors de la lecture, c’est comme si à chaque fois qu’il déchiffrait un mot, il le découvrait pour la première fois. Il doit alors faire l’effort de le décortiquer lettre par lettre comme si rien n’était automatisé. Cela demande un effort cognitif qui le pousse souvent à inventer la fin du mot ou le mot en entier.
La lecture à voix haute est particulièrement éprouvante pour le dyslexique, notamment en classe à cause de la peur du jugement et des moqueries de ses camarades. Il faut donc privilégier la lecture dans la tête (si la personne le souhaite).
Exemple des erreurs type du dyslexique/dysorthographique :
Les lettres qui peuvent être confondu de pars leurs ressemblances ainsi que les lettres miroir : d/b ; p/q ; m/n
Des complexifications involontaires : sac/saque ; stylo/styleau ; faute/phaute
Les erreurs phonologique (qui serait correct à l’oral mais qui sont incorrect a l’écrit) : bouquin/boukain ; pharmacie/farmacy ; calendrier/kalandrié ; typique/ tipic
Fautes sur les homophones : Mais, mes, met, mets, m’es et m’est
Il n’est pas rare que quand un dyslexique écrive un texte il orthographie mal un même mot mais avec des fautes différentes à chaque fois…
A quoi ressemble un texte écrit par un dyslexique/dysorthographique ?
Premièrement, vous ne serez pas surpris si je vous dis que vous pourrez trouver beaucoup de fautes d’orthographe dans le texte. Les dysorthographiques ils commettent une multitude d’erreurs de grammaire en se trompant sur les accords ou en rajoutant des « s » et des « e » quand il n’en faut pas. La conjugaison est souvent un casse-tête pour les dys, les terminaisons ne sont pas bien orthographiées et parfois rajouter à la fin des mots qui ne sont pas des verbes.
Il n’est pas rare que le dyslexique/dysorthographique aient une écriture peut assurer et difficile à déchiffrer. La dyslexie peut être accompagner d’un autre trouble tel que la dysgraphie ou la dyspraxie qui est souvent la cause d’une écriture presque illisible. En dehors d’un manque de précision, la pression du passage à l’écrit et le manque d’aisance en orthographe empêche souvent l’élève dyslexique de se concentrer sur la forme… Tracer de belles lettres n’est donc souvent pas la priorité du dys.
Exemple écriture d’un jeune élève dyslexique/dysorthographique :
Jetai cher moua quan je me sui souvenu qon éter mercrdi. Cétai diento leur du gouter alor jai couru dan la cuisine pour me fair amanger.
J’étais chez moi quand je me suis souvenu que l’on était mercredi. C’était bientôt l’heure du goûter alors j’ai couru dans la cuisine pour me faire à manger.
On remarque que :
- Les mots sont mal découpés
- L’écriture est phonologique
Exemple écriture d’un élève dyslexique/ dysorthographique qui a compensé en partie ses difficultés :
Il savent bien que s’est le résultat qui valid la méthode, alors je me demande pourquoi ils nous obligent a utilisé des stratégies contraignantes. Il est vrai que dans certains exercice avoir une rigueur et intéressant mais atendre l’objectif que l’on s’est fixer l’ait encore plus.
Ils savent bien que c’est le résultat qui valide la méthode, alors je me demande pourquoi ils nous obligent à utiliser des stratégies contraignantes. Il est vrai que dans certains exercices avoir une rigueur est intéressant mais atteindre l’objectif que l’on s’est fixé l’est encore plus.
On remarque que :
- Des fautes d’accord et de conjugaison persistent
- Les homophones ne sont pas toujours maitrisés (à/a ; s’est/c’est …)
- Les doubles lettres sont parfois omises ou rajoutées inutilement
On rappellera que tous les dyslexiques sont différents et d’autres troubles peuvent y être associés, comme très fréquemment la dysorthographie. Les fautes commises ne sont pas toujours les mêmes et varient en fonction du niveau de compensation de la dyslexie. Cependant on retrouve certaines similitudes dans les textes écrits au niveau des fautes commises.
Exemple du parcours d’un dyslexique :
Maintenant que je vous ai fourni des exemples de ce que peut voir/percevoir un dyslexique quand il lit et ce que cela peut donner quand il écrit, je vais essayer de vous présenter l’exemple d’un parcours, parmi tant d’autres, d’un jeune dyslexique et dysorthographique.
L’exemple de Jules :
Connaissant rapidement le parcours de Jules j’ai eu l’occasion de lui poser plusieurs questions pour revenir dessus afin d’en décortiquer les éléments importants.
Jules a aujourd’hui 20 ans. Il est dyslexique et dysorthographique et cela a eu un impact fort sur toute sa scolarité.
Diagnostiquer à l’âge de 7 ans et demi en classe de CE1. Cela a été un soulagement pour sa mère qui a enfin compris pourquoi son fils était en difficulté. Le fait que le diagnostic ait été posé tôt permet de mettre en place des adaptations et une rééducation orthophonique. Les stratégies de compensation et de contournement du trouble pourront être apprises et assimilées le plus rapidement possible, ce qui est non négligeable.
Prise en charge par des professionnels :
On conseille rapidement aux parents de Jules de commencer la rééducation orthophonique. Les cabinets des orthophonistes étant plein à craquer, Jules est en liste d’attente.
Ce n’est que quelques mois plus tard qu’il sera pris en charge.
Jules a beaucoup de mal à l’école et a l’impression d’être en décalage total avec ses camarades car il ne parvient pas à suivre comme les autres. Cela le rend très anxieux et son comportement inquiète ses parents et les professeurs. Il est alors orienté vers un psychologue qui le prend en charge régulièrement pour travailler notamment sur son estime de soi.
Les parents de Jules se sont rapprochés d’une association locale qui leur a conseillé d’aller faire un bilan avec un ergothérapeute. Cela a ensuite débouché sur une prise en charge où il a appris à utiliser certains outils de compensation comme l’ordinateur.
Plan d’accompagnement :
Un plan d’accompagnement est mis en place à l’école, il s’agit d’un PAP (anciennement PAI). Cela permet à Jules de pouvoir bénéficier d’adaptations pédagogiques pour les cours et d’aménagements pour les évaluations et les examens.
Rapidement les difficultés de Jules poussent l’établissement et ses parents à entreprendre les demandes pour mettre en place un PPS qui remplacera le PAP. Avec le PAP, les quelques aménagements mis en place ne suffisaient pas. Après avoir élaboré le dossier, la demande est acceptée par la MDPH.
Dispositif Ulis TSLA :
A la fin du CM2, la question de l’orientation se pose. Il y a un dispositif Ulis TSLA dans un collège dans le même département que celui de Jules. Ses parents formulent donc une demande auprès de la MDPH pour que leur enfant puisse intégrer ce dispositif. Heureusement, ils reçoivent une réponse positive à la fois de la part de la MDPH et du chef d’établissement. Un taxi mutualisé est prévu pour assurer la liaison domicile – collège.
Examens et orientation :
Grâce à un environnement favorable (inclusion dans une classe traditionnelle, travail spécifique sur ses difficultés, des aménagements, un suivi par des professionnels de santé, aide des parents), Jules se sent maintenant mieux à école. Il a passé le Brevet et le BAC avec des aménagements aux examens pour lesquels ses parents on fait la demande.
Evidemment la difficulté persiste, mais le différentiel de niveau avec les autres élèves est bien moins important qu’en primaire. En 3ème et en Terminale, Jules a pu choisir de s’orienter comme il le souhaitait.
Dans un premier temps, dans une filière générale puis par la suite, dans un BTS qui lui plaisait.
Vous pourrez retrouver ici des témoignages de parcours (parents et personnes dys), cela vous inspirera peut-être : https://troublendys.weebly.com/racontez-nous-votre-histoire.html
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